Le grand fossé
ou la vie tranquille d'une privilégiée ...
Facile de condamner les propos insultants d'un travailleur fatigué qui ne parvient plus à dormir faute de silence dans son HLM, finalement.
Difficile de les comprendre, les entendre. De les supporter.
Il y a quelques heures, la citadine que je suis est allée faire un tour, l'air de rien dans les faubourgs de la cité.
Je suis restée stupéfaite je dois bien le reconnaitre face à quelques jeunes gens. Le bus était bondé, à l'avant. Et je n'aime pas être piétinée. Alors je me suis avancée jusqu'au fond du bus. Au milieu de ces pré-ados. J'aime bien les jeunes. Un ado est un ado, quelqu'il soit, ses interrogations sont toujours les mêmes. Ceux que j'ai cotoyés cet après midi ont néanmoins probablement un chouia de souffrance sociale supplémentaire.
Je me suis trouvée interloquée par le "manque de codes". Comment est-il possible d'évoluer dans une contrée dont on ne partage pas les us et coutumes à ce point ?
Après avoir été interpelée, subit les hurlements mais également avoir vu jaillir un cutter menaçant dans les mains d'une jeune fille totalement hystérique, je me suis rendue à l'évidence.
Ils sont inconscients (comme tous les adolescents d'ailleurs) ... inconscients du mal qui'ls sont en train de se faire.
A moins que justement, ils en soient conscients.